“Habilles toi en blanc, tu auras de la farine de partout !”, me conseillent Kim et Raph.
En effet, il est 6h30 du matin, j’ai les mains dans la pâte, de la farine dans les cheveux et le sourire aux lèvres.
Raph et Kim m’accueillent dans leur petite boulange pour une matinée d’initiation à la fabrication du pain. C’est l’aurore, on est entourés de pétrins et de sacs de farine, il fait bon et mes sens se mettent en éveil doucement.
Le toucher onctueux et mouillé du levain qu’on mélange à la farine, accompagné de son odeur légèrement acide et farinée. Le son de la pâte qui chante. Le bois sombre du pétrin qui contraste avec la pâleur de la pâte. L’atmosphère est douce, nos mains dansent en rythme sur ce pâton qui semble apprécier ce joyeux massage.
On le laissera se reposer, lever un moment pour ensuite le couper en fonction du poids nécessaire pour le façonnage.
On me montre comment on façonne la pâte. Avec douceur, on la plie un peu, et on lui donne cette forme arrondie, bombée, prête à être enfournée.
Entre temps, on allume le feu de bois, ses odeurs réconfortantes chatouillent nos narines. On obtient une belle flambée qui va petit à petit chauffer le foyer du four jusqu’à une température idéale de 220 degrés.
Puis on prend le temps de discuter, d’échanger.
Le rythme de la journée est précis, tout comme les températures du pain, du levain, de l’air, de l’eau et du four. On danse avec les éléments comme on danse avec les minutes. C’est un beau concert, orchestré par le talent des boulangers.
C’est le moment d’enfourner, les éffluves de pain commencent à flotter dans l’air. Dix mins après, le pain est prêt. On défourne, il est chaud, doré à souhait. On le pose sur les plaques pour les faire refroidir. C’est un plaisir fabuleux que de voir ces beaux pains, parfaitement levés, parfaitement cuits, de sentir leur chaleur et savourer cette odeur autant réconfortante que familière, celle du pain qui sort du four.
Des céréales semées puis récoltées par les boulangers, jusqu’au pain pétri à la main et cuit au feu de bois. Ce pain qui nourrira les petites bouches de nos enfants pour honorer ce beau cycle de La fourche à la fourchette, c’est le pain de la Pelle des Coyotes.
Merci les amis !
Astrid